Le président de la cour Franck Zientara a justifié cette peine par « l’extrême gravité des faits », évoquant des actes « pas déconnectés de la réalité » motivés par « la colère et le ressentiment ».
Le verdict a été prononcé quatre ans après le drame. La cour d’assises de Paris a condamné jeudi 23 février Essia Boularès, 44 ans, à 25 ans de réclusion criminelle pour avoir provoqué l’incendie de l’immeuble où elle résidait à Paris, rue Erlanger (16e arrondissement), en février 2019. Ce feu a causé la mort de dix personnes et fait plus de 90 blessées. La peine est assortie d’une sûreté des deux tiers, ainsi qu’un suivi socio-judiciaire pendant 15 ans avec une « injonction de soins ».
Au terme de plus de six heures de délibéré, le président de la cour Franck Zientara a justifié cette peine par « l’extrême gravité des faits », évoquant des actes « pas déconnectés de la réalité », avec un départ de feu « volontaire », « en pleine nuit », motivé par « la colère et le ressentiment ». Une peine de 27 ans de réclusion criminelle , assortie de 18 ans de sûreté, avait été requise mercredi.
Le « discernement » d’Essia Boularès jugé « altéré »
Les jurés ont estimé que le « discernement » d’Essia Boularès était bien « altéré » au moment des faits, comme l’ont conclu deux expertises psychiatriques. Toutefois, ils ont « écarté le bénéfice de la réduction de peine » permise dans ce cas par le code pénal. L’avocat général avait invité, mercredi, la cour à écarter une telle réduction de peine, « au regard de la gravité extrême de la tragédie » provoquée par une « action volontaire, vengeresse et disproportionnée ».
Dans une brève déclaration avant la suspension des débats, jeudi matin, Essia Boularès a déclaré : « Je veux juste dire pardon pour tout, pardon pour tout », avant de fondre en larmes dans le box. Durant le procès, elle a reconnu avoir mis le feu dans son immeuble au cours de la nuit du 4 au 5 février 2019, après un différend avec un voisin.