L’Organisation internationale du travail a développé un nouvel indicateur qui permet de mieux détecter les personnes sans emploi souhaitant travailler que ne le font les actuelles méthodes de mesure du chômage.
A deux jours de la Journée internationale des droits des femmes, c’est une information inquiétante. Les femmes ont plus de mal qu’on ne le pensait à accéder au travail, et l’écart des conditions de travail et de rémunération s’est à peine réduit entre les sexes en 20 ans, alerte l’ONU lundi 6 mars.
L’Organisation internationale du travail (OIT) a développé un nouvel indicateur qui permet de mieux détecter les personnes sans emploi souhaitant travailler que ne le font les actuelles méthodes de mesure du chômage. « Il brosse un tableau beaucoup plus sombre de la situation des femmes dans le monde du travail que le taux de chômage plus couramment utilisé », affirme l’agence onusienne dans un communiqué .
« Les nouvelles données montrent que les femmes ont encore beaucoup plus de mal à trouver un emploi que les hommes », explique l’OIT, ajoutant que, selon ses nouvelles données, 15% des femmes en âge de travailler dans le monde aimeraient travailler mais n’ont pas d’emploi, contre 10,5% des hommes. « Cet écart entre les sexes est resté pratiquement inchangé depuis deux décennies », insiste l’agence.
En revanche, les taux de chômage officiels des femmes et des hommes sont très similaires. Selon l’OIT, cela s’explique par le fait que les critères utilisés pour déterminer si quelqu’un doit être officiellement considéré comme chômeur ont tendance à exclure de manière disproportionnée les femmes.
Le frein du travail domestique
L’OIT souligne que les responsabilités personnelles et familiales, y compris le travail domestique non rémunéré, affectent les femmes de manière disproportionnée. De telles activités, dit-elle, non seulement empêchent souvent les femmes de travailler, mais aussi de rechercher activement un emploi ou d’être disponibles pour travailler en ne bénéficiant que d’un court préavis. Autant de critères pour être considérées comme étant au chômage.
L’agence constate que le déficit d’emplois est particulièrement grave dans les pays à faible revenu, où près d’un quart des femmes ne peuvent pas trouver d’emploi. Pour les hommes, le taux correspondant est inférieur à 17%.
« Globalement, pour chaque dollar de revenu du travail que gagnent les hommes, les femmes ne gagnent que 51 centimes », ajoute l’OIT. L’écart de rémunération varie considérablement d’une région à l’autre, les femmes ne gagnant que 33 cents par dollar dans les pays à faible revenu, mais 58 cents par dollar dans les pays à revenu élevé. « Cette disparité frappante des revenus est due à la fois au niveau d’emploi inférieur des femmes et à leurs salaires en moyenne inférieurs lorsqu’elles sont employées », selon l’OIT.