Plus de 40 athlètes et anciens athlètes olympiques canadiens ont signé une lettre ouverte, mercredi, pour forcer leur comité olympique à revoir sa position face à la présence des athlètes russes lors des Jeux de Paris 2024.
Alors que l’équipe féminine de football du Canada s’était mise en grève pour un financement plus équilibré entre équipes nationales masculine et féminine, d’autres athlètes canadiens sont montés au créneau, mercredi 8 mars. Dans une lettre ouverte, une quarantaine de sportifs, actifs et retraités, demandent à leur comité olympique de modifier sa position quant à la présence des athlètes russes et biélorusses sous bannière neutre, lors des JO de Paris 2024.
« Ce n’est pas absurde d’avoir un agresseur aux Jeux Olympiques, et les victimes chez elles, abandonnant leurs rêves ? Ce n’est pas absurde de voir le tyran gagner ? Ca ne me donne même pas envie de regarder les JO, c’est triste », explique la joueuse de rugby Jen Kish, médaillée de bronze en 2016 à Rio, et signataire de la lettre.
Alors que le Comité International Olympique (CIO) avait assoupli en janvier sa position, indiquant qu’aucun athlète ne « devrait être empêché de concourir uniquement à cause de son passeport », le Comité Olympique Canadien (COC) avait suivi le mouvement, considérant que l’exclusion « des athlètes uniquement en raison de leur nationalité va également à l’encontre des principes fondamentaux du mouvement olympique ».
Le comité olympique canadien inflexible
De quoi faire monter au créneau 42 athlètes canadiens, qui demandent publiquement au COC de revoir sa position. « Ce n’est pas simple pour nous de ne pas penser aux athlètes russes qui n’ont rien à voir avec la guerre, et ils existent. Mais tout cela n’a rien à voir avec le rêve personnel, ce sont les droits humains fondamentaux. Quand je pense à ce que subit le peuple ukrainien par rapport aux athlètes russes qui n’iraient pas aux JO, il n’y a pas de comparaison possible », insiste Perdita Felicien, championne du monde du 100m haies en 2003.
En réponse, le COC affirme son intention de ne pas modifier sa position : « Nous apprécions les opinions et les préoccupations soulevées par les athlètes dans la lettre d’aujourd’hui et avons proposé de parler avec plusieurs des signataires à plusieurs reprises au cours du mois dernier […] », a déclaré le comité à CBC News. « Notre position, constante au cours de la dernière année, est que nous soutenons l’exclusion des athlètes russes et biélorusses du sport international pendant que l’invasion est en cours. Cela est conforme à la récente déclaration, signée par le Canada et plus de 30 autres nations, qui appelle pour le maintien de l’interdiction en l’absence de clarté et de détails concrets sur un modèle de neutralité viable. »